La dernière sortie du cycle 21-22 de l’EDSC s’est déroulée dans l’emblématique Dent de Crolles. Nous avons traversé le massif entre le trou du Glaz et la grotte du Guiers Mort en passant par le magique P36.
Samedi 18 juillet 2022, nous sommes douze à nous lancer dans cette course qui conclura une année de formation à l’EDSC73. Il y a plus de cadres (Jocelyne, Laetitia, Laurent, Olivier, Polo et Rémy) que d’élèves (Antoine, Hadelin, Loïs, Pierre-Jérôme et Sébastien) Certains décident de monter depuis Perquelin, d’autres (plus vieux, plus expérimentés, ou moins en forme ?) partent du col du coq. A 9h30, tout le groupe se retrouve devant l’entrée du trou du Glaz.
On se change en tâchant de ne pas rester dans le courant d’air froid qui sort de la grotte et à 10 h, tout le monde est prêt à rentrer sous terre.
Nous nous engageons donc dans la vaste galerie qui se présente devant nous. A une fourche, le passage évident est sur la droite, on y va. Le plafond s’abaisse graduellement, la galerie fait des virages à angle droit, perd en largeur, mais continue. On ne devrait pourtant pas tarder à arriver aux puits de la Lanterne… Bizarre. On tombe sur une main-courante, qui ne mène pas au puits attendu. Je commence sérieusement à douter, mais garde cela pour moi. Quelques dizaines de mètres plus loin, le doute est levé : je tombe sur une corde qui remonte dans un puits. On est vraiment pas au bon endroit. Je sors donc la topo et me rends compte que je me suis fait avoir à l’endroit précis où je le soupçonnais. Nous devons être à la salle du Dôme. La topo suggère cependant une liaison possible avec le PL4. Par acquit de conscience, je remonte le premier tronçon de corde, qui semble partir dans la bonne directions, mais comme je n’ai pas envie de perdre encore du temps à chercher un éventuel passage, je finis par redescendre et nous rebroussons chemin jusqu’à l’embranchement. Les puits de la Lanterne PL1, 2 et 3 sont sous nos yeux. On aura perdu 30-40 minutes. Rien de grave à ce stade.
J’équipe le PL1, où reste Polo. Au PL2, c’est Olivier qui assure la veille et je me poste au sommet du PL3. Avec deux brins dans chaque puits et malgré les déviations mises en place, le groupe passe rapidement les difficultés. Polo file devant, pour équiper le PL4, pendant qu’olivier, Rémy et moi ré-enkitons les cordes pour la suite.
Une étroiture, un laminoir, on se redresse dans une galerie tapissée de concrétions plutôt blanches, pour arriver assez vite au PL4, où Polo nous attend. Tout aussi vite, on déboule sur la fosse aux ours, puis au sommet du P36. les dimensions sont énormes. Le puits fait une dizaine de mètres de diamètre et descend d’un seul jet. Des gradins entrecoupent la descente mais ne créent pas de frottements. C’est fantastique de se laisser glisser sur cette corde ! Je suis complètement euphorique.
La suite de l’itinéraire passe dans un méandre entrecoupé de main-courantes et de ressauts. Le balisage est parfois trompeur, notamment après le premier ressaut, où il invite à rester en haut alors qu’il vaut mieux rejoindre la base du méandre, plus confortable. Cette partie est très esthétique et met à l’épreuve le sens de l’itinéraire des explorateurs. Là encore, les puits sont avalés en « saute-mouton » : un cadre équipe, les autres passent devant, les élèves suivent, et ainsi de suite, de sorte que la progression de l’ensemble du groupe ne s’arrête quasiment jamais. A 13h30, nous sommes à l’entrée des Champs Elysées. Les principales difficultés sont franchies. Le groupe décide de faire la pause casse-croute.
Olivier n’a pas faim, certains ont fini de manger, du coup, une partie du groupe se remet en chemin vers la cascade rocheuse dans le but de l’équiper en double pour accélérer son franchissement. Le reste finit tranquillement. l’ambiance est agréable, le courant d’air pas trop fort. On imagine l’excitation des premiers explorateurs quand ils ont parcouru ces galeries la première fois.
Les agapes terminées, on se remet en route, dans une galerie de belles dimensions. A certains endroits, les stalactites ont une section ovale, allongée sur la direction du courant d’air. Rapidement, on change de direction en abordant la galerie des champignons, tapissée par endroits de choux-fleurs de calcite blanche et dans laquelle on évolue également sans difficulté. Cette galerie bute brusquement sur la base d’une verticale : la cascade rocheuse, haute de 40 m, dont on n’aperçoit pas le sommet depuis le pied.
La corde est en place, il y a deux fractionnements. On double avec un second brin fractionné une seule fois pour franchir l’obstacle plus vite. Pendant que le groupe monte, je pars avec Polo et Laetitia en direction du puits du Cerf, pour leur montrer l’itinéraire d’une variante (puits du cerf-puits noir), pouvant aussi constituer un échappatoire si la cascade rocheuse est déséquipée. Le départ de cette variante est situé juste à la base de la cascade. On pénètre dans une galerie de taille métrique dont le parcours est évident jusqu’à un laminoir qui débouche en corniche dans le puits du Cerf. Nous nous arrêtons à l’entrée du laminoir et retournons à la base de la cascade rocheuse.
Une fois tout le monde en haut, au moment de récupérer notre corde celle-ci se coince à la base. Olivier redescend. je l’attends au sommet pendant que le reste du groupe continue en direction du puits Banane. Nous rejoignons tout le monde au carrefour de la Rotonde 25 minutes après les premiers.
A partir de là, l’itinéraire est bien connu car nous l’avons parcouru la semaine précédente. On repart sur les chapeaux de roues, après un changement de piles pour certains. Le puits Pierre est dégringolé ; les 150 m de reptation du réseau sanguin avalés comme rien et, en un battement de cil, tout le monde est dehors. Il fait bien chaud au soleil et il est 17h30 quand les derniers sortent du porche du Guiers Mort.
TPST : 7h30, à douze personnes.